Gong doit son existence à l’administration française. En effet, la tournée de Soft Machine
conduit le groupe en France durant l’été 1967. Mais au moment de retourner en Grande Bretagne,
l’australien Daevid Allen se voit refuser son visa. Qu’importe, il reste à Paris
(ville qu’il connait bien pour y séjourner depuis le début des années 60)
et débauche la section rythmique de Claude François pour enregistrer un album Solo qui sort en 1969.
« Banana moon » n’est pas encore un disque de Gong, mais avec le batteur Robert Ellidge (aka Robert Wyatt),
il fait aujourd’hui partie intégrante de l’histoire du groupe.
Officiellement le premier album de Gong sort en 1971 et s’appelle « Camembert électrique » où, avec Daevid Allen,mais comment est la vôtre?
on retrouve Gilli Smyth, Didier Malherbe et la paire rythmique Christian Trish à la basse et Pip Pyle à la batterie.
Un disque enregistré au Château d’Hérouville en même temps que « Obsolete« ,
l’album de rock progressif de Dashiell Hedayat avec Gong en musiciens de studio.
C’est la grande époque des communautés hippies et Gong n’échappe pas à la règle et part s’installer à Sens et dans une ferme de l’Aude.
Mais, c’est à Fontainebleau que Daevid Allen et Didier Malherbe rencontre Steve Hillage alors en tournée avec Kevin Ayers.
Gong est au complet pour sa fameuse trilogie « Radio Gnome invisible ».
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Le groupe signe chez Virgin et est pris en charge par le producteur Giorgio Gomelski
(Magma, Yardbirds… et surtout découvreur des Rolling Stones). Gong, alors composé d’une dizaine de musiciens
(dont le triptyque légendaire Daevid Allen, Steve Hillage et Didier Malherbe) sillonne la France
où chaque concert est avant tout un véritable spectacle avec des musiciens costumés et
de larges périodes d’improvisation sur chaque morceau.
Une tournée qui dure plusieurs années et donne naissance en 1977 à deux albums live : “Going Live etc.”
pour l’Angleterre et “Gong est mort, vive la Gong!” en France.
La même année, Daevid Allen quitte le groupe. Le leadership du groupe repose alors sur Pierre Moerlen
qui emmène le groupe vers les lointaines contrées du jazz rock jusqu’en 1982, année où il quitte la formation.
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Depuis 1988, Daevid Allen fait périodiquement renaître le groupe sous différents noms
intégrant à chaque fois le mot Gong. La dernière en date remonte à 2006.
Il s’agit tout simplement de Gong qui regroupe les « anciens ».
Le Melkweg festival d’Amsterdam leur permet de se retrouver. Le plaisir est tel qu’ils décident de sortir un nouvel album :
« 2032 » édité au printemps 2009. L’aventure continue et se poursuit en 2014
avec l’album « I see you« . Et comme Daevid Allen voulait que le groupe lui survive,
un disque original parait en 2016, soit un an après le décès de son leader.
GONG EXPRESSO - Decadence -2018-
Avec le mot Gong dans son nom, ce groupe déclenche inévitablement des interrogations sur un lien possible
avec le fameux groupe Gong, pilier du rock progressif aventureux des années 70 en Europe.
Et effectivement, il y a bien un lien avec le légendaire groupe de Daevid Allen,
qu'il va falloir décortiquer un peu ici en guise d'introduction à cet album de Gong Expresso
Au décès de Pierre Moerlen, ses compagnons Hansford Rowe (basse), François Causse (batterie) et
son frère Benoît Moerlen s'égaillent dans la nature. Ils faisaient partie du dernier line-up
qui avait vu passer bien des musiciens prestigieux, comme Allan Holdsworth ou le récemment disparu Didier Lockwood.
Et aujourd'hui, après de nombreuses années de séparation, ces trois musiciens forment une nouvelle branche de l'immense
arbre de la nébuleuse Gong avec Gong Expresso, qui intègre à la guitare un jeune musicien
du nom de Julien Sandiford. Cette nouvelle création respecte en quelque sorte le vœu de David Aellen
qui, sur son lit de mort, avait souhaité que Gong survive
et que le nom soit utilisé par quiconque voulait poursuivre l'entretien de l'esprit Gong en musique.
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Ici, avec l'album "Decadence", on est cependant un peu éloigné du rock progressif pur jus
puisque le quatuor se livre à une série de morceaux instrumentaux d'une facture jazz-rock tout à fait calme et tranquille.
La guitare pousse des solos feutrés sur lit de rythmique tout en douceur. Le son est limpide et clair et
les ambiances apportent tranquillité d'esprit et adoucissement des mœurs.
On est à la croisée des chemins entre le Mahavishnu Orchestra, Brad Myers ou Urbanity,
avec une petite touche caribéenne et un soupçon de psychédélisme qui rendent cet album tout à fait agréable à écouter.
Le lien avec le Gong de la grande époque est ténu mais il est plaisant de voir que les musiciens qui ont servi dans
le vaste univers gonguesque restent fidèles à la mémoire des artistes qui ont contribué à créer
un des groupes les plus surprenants et imaginatifs de l'histoire du rock.
Avant Gong ;;;
Dans le sud de l’Angleterre, Daevid Allen (1938 – 2015) monte le Daevid Allen Trio avec Robert Wyatt en 1966.
Le groupe devient Mister Head puis Soft Machine. Entre 1968 et 1969, il créé Protosong puis Bananamoon Band à Paris
avec deux futurs Ame Son.
Steve Hillage fonde le groupe Uriel (1966-1967) et Khan en 1971
où joue également Pip Pyle, Mino Cinelu a joué dans Chute Libre et Moravagine,
Francis Moze a joué dans Les Zargones
(1969) puis fonde Magma avec Christian Vander et deux autres Zargones Laurent Thibault (Basse) et Zabu (Chant).
Donald Rieubon a joué avec Les Problèmes, célèbres pour avec accompagné le chanteur Antoine.
Daevid Allen décède d’un cancer en 2015. il avait 77 ans. Gilli Smyth, chanteuse et co-fondatrice du groupe, tire sa révérence en 2016.
Elle avait 83 ans. Le rock est vieux…
A partir de 1979, Steve Hillage devient producteur
(Cock Robin, Simple Minds, Valérie Lagrange, Rachid Taha…). En 1980, il fonde System 7 avec Miquette Giraudy.
Pierre Moerlen (1952-2005) a longtemps joué pour Mike Oldfield (où l’on retrouve Steve Hillage).
Et parce que 2 batteurs valent mieux qu’un, il a également joué dans Magma en 1981 ! Dans les années 90,
il rejoint le groupe suédois Tribute. Il décède à 52 ans à Sainte-Marie aux Mines dans son Alsace natale.
Didier Malherbe tourne avec son Hadouk Trio.
Mino Cinelu s’installe à New York en 1979 où il joue avec George Benson,
Miles Davis, Weather Reaport, Michel Portal, etc.
Pip Pyle (1950-2006) décède à Paris après avoir consacré
sa vie à la batterie à travers une myriade de formations.
Francis Moze joue dans Troc, Rhesus O et
accompagne Bernard Lavilliers, Jacques Higelin, Dan Ar Braz… En 1982, il sort « Naissance » son seul et unique album solo
pressé à 500 exemplaires et jamais édité ! On le trouve également dans Prigal. A noter que son fils, Jocelyn Moze,
est le batteur de Vegastar puis d’Empyr à partir de 2008.
Ou : Paris
Quand : Depuis
Genre : Psychedelic
Line up
1973 – 1977 (Historique) :
Daevid Allen (Guit) – Gilli Smyth (Chant) – Didier Malherbe (Sax) – Steve Hillage (Guit) – Tim Blake (Claviers, Chant) – Pierre Moerlen (Batterie) – Mike Howlett (Basse) – Mireille Bauer (Percussions) – Miquette Giraudy (Chant)
Ont aussi joués
Donald Rieubon (Batterie) – Richard Houari (Batterie) – Christian Tritsch (Basse) – Pip Pyle (Batterie) – Francis Moze aka Francis Bacon (Claviers) – Laurie Allan (Batterie) – David Allen (Chant) – Benoît Moerlen (Percussions) – Patrice Lemoine (Piano) – Jorge Pinchevsky (Violon) – Sandy Colley (Chant) – Allan Holdsworth (Guit, Violon) – Mino Cinelu (percussions) – Mister T Being (Basse) – Hansford Rowe (Basse) – Steffy Sharpstrings (Guit) – Ross Record (Guit) – Bon Lozaka (Guit) – Josh Pollock (Guit) – Kawabata Makoto (Guit) – Tsuyami Atushi (Basse) – Yoshida Tatsuya (Batterie) – Higashi Hiroshi (Calviers) – Cotton Casino (Claviers, Chant)
Formation depuis 2006
Daevid Allen (Chant, Guit) – Steve Hillage (Guit) – Gilli Smyth (Chant) – Miquette Giraudy (Synthé) – Mike Howlett (Basse) – Chris Taylor (Batterie) – Thao Travis (Sax)
Didier Lockwood
1956-2018