(Allez voir le Billet :: "Mise au point ....", si vs avez des soucis pour écouter les morceaux de musique )
Le Psychedelic Snarl remplit son office; ce volume liminaire se signale, allons-y carrément,
par sa perfection.
Pas une note malsonnante ni un titre redondant , mais tubes imparables, mais hymnes lyriques.
La porte bâille, elle donne sur le gouffre-psych où feulent les polypes phosphorescents
et vortex sismiques spiralés ( la belle envolée, non !)Edens pulsatiles d’une fête
qui aurait pu emporter les convives jusqu’à l’autoroute du bout du monde.
Premier disque parfait, parce qu’il annonce le double visage de la série, l’ambivalence constitutive de Rubble:
d’une part la fureur des déflagrations freakbeat (terreur, extase, métal froissé);
de l’autre, l’onirisme pop, les mélodies enchantées.
Logiquement,
le légendaire combo Wimple Winch domine de la tête et des épaules les premiers volumes.
Ces rois secrets du psyché extrême incarnent les deux faces de notre anthologie.
Capables d’atmosphériques ballades à voix de fausset comme de la plus tranchante des violences,
ils gravent à vif leurs riffs torsadés, retenant d’obscures menaces,
puis explosent en rutilances brusques. Demetrius Christopholus s’égosille,
clamant l’émeute proche sur Mersey Square sud.
Ecoutez Ici ::: Wimple Winch "Atmospheres"
Ecoutez ici ::: "Save My Soul "
Ecoutez Ici ::: "Rumble on Mersey Square South"
Pour l’heure, la première face est dominée par
une pop cristalline. Il faudrait tout citer:
Caleb, ses étranges vocaux en échos fractals déphasés,
l’enjouement scintillant de The Mirror. J'ai été bouleversé par les deux romances
des Living Daylights: « Always with him », et « Let’s Live for today ».
Refrains qu’on dirait éternels, portés par des guitares aériennes, odes à la fragilité des jours heureux,
où valsent ( non pas Manuel )des voix presque brisées dans leur délicatesse vulnérable.
Ecoutez Ici ::: Caleb "Woman of distinction"
Ecoutez Ici ::: The Mirror "Faster Than Light"
Ecoutez Ici ::: Living Daylights "Always With Him"
" Let's live For Today"
Étonnante performance aussi, presque soul, des déments
Misunderstood,
« Never had a girl like you before ».
« But I carry my pride like a burning cross
I won’t let you buy it at any cost
You ain’t got any hold on me you got before
I got to get myself away and save my soul »h
Ecoutez ici ::: "Never had A Girl Like You "
Mais dès le septième morceau, les phénoménaux
The Open Mind, autre groupe majeur du disque,
orchestrent le début de la tempête. Bouillonnants, cosmiques et abrasifs,
ils pavent( de bonnes intentions!) la voix à Hawkwind, aux Pink Fairies, pas moins,
et à tout le heavy sci-fi 70’s. Tout de cuir arnachés, Mike Brancaccio et Timoty Du Feu
nous convient à surfer sur les galaxies, chevaucheurs insatiables de comètes.
Les dieux du Tonnerre se penchent sur l’ouvrage.
Puis « The Spider and the Fly » (The Dakotas) enfonce le clou, au riff annonciateur
de métallurgies futures (Detroit high energy bientôt ? Alice Cooper ? Cultes de l’Huître Bleue?).
Ecoutez ici ::: The Open Mind " The magic potion"
Ecoutez ici ::: The Dakotas "the Spider And The Fly"
Plus tard
Hush tresse des constellations incendiaires. Un enchaînement de
morceaux terrassants assène ses coups de marteaux sur nos synapses ahuries : « Magic Potion» ! « Save my Soul »! « I Must Be Mad» !
Ces joyaux brutaux, classiques certes connus des amateurs, brillent néanmoins de tous leurs feux
à voisiner de la sorte. En outre, tant de riffs distordus n’empêchent pas les envolées lyriques
confinant à l’empyrée… Sans exagérer, l’on entend ici quelques uns des sommets des années 60,
toutes catégories confondues.
C’est à peine si la comptine en forme de carrousel métaphysique des Unit 4 + 2, « I will »,
nous laisse le temps de respirer, avant que les basses sautillantes du «Morning After »
joué par les Misbenders ne clôturent la party trépidante,
faux bop bubblegum et vrai trip beat.
« You’re messing me up just like a broken toy »
Ecoutez Ici ::: Hush "grey"
Ecoutez Ici ::: Unit 4+1 " I Will"
Ecoutez Ici :::Mindbenders " The Morning After"
Qui
plus est, l’ensemble affiche une unité sonore,
les voix comme les guitares (toutes tendues, nerveuses, éblouissantes et les arrangements lustrés.
Un même hymne entonné par une génération touchée par la grâce.
Splendide tourbillon initial. Tel est le son insane nommé freakbeat – le plus beau jamais ouï.
Il est encore temps de sauver ce qui peut l’être, le déluge menace , plus un moment à perdre.
Je vous invite à l’odyssée lysergique.