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Nous vivons à une époque où le changement semble s'accélérer à un rythme effréné
Là où des forces qui échappent apparemment à notre contrôle se massent, 
pour beaucoup d'entre nous, aux mauvaises frontières politiques et culturelles. 
C'est un moment où les ténèbres et la peur semblent traquer l'Occident d'une manière qui n'a pas été vue depuis quelques générations. 
Cela peut sembler accablant et déstabilisant si nous y réfléchissons trop
mais de toute façon, ne pas y penser, c'est renier la responsabilité. 
Pourtant ... et pourtant ... malgré tout ce changement, notre situation est familière. 
Pour toute leur rhétorique populiste, peu de politiciens réussissent, ou même cherchent, à renverser l'ordre établi
Nous restons, comme toujours, soumis aux vicissitudes d'une élite relativement petite jouant avec nous comme les dieux grecs, 
déplaçant les pions sur le plateau pour leur propre satisfaction et gain
Pour citer l'expression inventée par le romancier et journaliste français Jean-Baptiste Alphonse Karr  
«plus ça change, plus c'est la même chose» («plus les choses changent, plus elles restent les mêmes»).



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Nous restons des pions à moins que nous ne puissions changer le jeu. 
C'est, semble-t-il, d'où vient The Myrrors avec leur album; comme on dit dans leur description: 
Sur "Hasta La Victoria", The Myrrors gagner le combat en abandonnant en grande partie, pour ainsi dire. 
En abandonnant presque complètement les sons traditionnels de la guitare électrique, le groupe vit 
pour se battre un autre jour et sonne encore plus fort. Ceci, je dirais, n'est pas une promesse oiseuse. 
J'ai toujours considéré que The Myrrors était un super groupe, mais cet album est un vrai pas en avant. 
En partant et en repensant leur approche et leur philosophie, le groupe a réussi à ressembler aux The Myrrors 
tout en ajoutant de nouvelles couches de beauté et de sophistication pour produire quelque chose qui est 
(j'essaie de ne pas écrire 'chef-d'œuvre'), au moins a le potentiel d'être, cloué sur un chef-d'œuvre 
(je ne pouvais pas penser à un autre mot pour décrire ce que je ressens à ce sujet). 
Si vous pensiez que The Myrrors était spécial avant, attendez d'entendre ça.



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L'album débute avec 'Organ Mantra', et en fait les premières barres sonne comme si 
elles pouvaient provenir du précédent album 'Entranced Earth', puis après environ deux minutes, 
il s'ouvre sur le paysage sonore le plus merveilleux. Il y a toujours le son du désert, le son des perspectives sans fin
le sentiment de regarder une brume de chaleur déformante
Ici, il y a toujours la session rythmique de basse / percussion habituelle qui conduit la piste, mais avec cette merveilleuse marque Myrrors 
répétant le drone ... jusqu'à présent, donc Myrrors.



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Les choses commencent à devenir plus particulières avec 'Somos La Resistencia', 
des grooves latins mélangés à des sons du Moyen-Orient pour créer une cacophonie intense qui, 
bien que de trois minutes seulement, semble cimenter une nouvelle aube ... 
nouvelle direction loin des sons du passé et dans de nouveaux champs et perspectives.





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C'est donc avec 'Tea House Music' qui est un moment de beauté qui fait fondre l'âme
La lente percussion sous-jacente à une flûte qui flotte juste autour de la piste avant de s'installer dans le mix. 
Merveilleusement méditative, cette piste semble destinée à apaiser et peut-être à promouvoir la pensée ... 
pour vous donner l'espace pour vous reposer et contempler de nouvelles directions. 
Pourtant, malgré sa simplicité apparente, il semble y avoir beaucoup de choses ici. 
Les influences sont transnationales ... c'est une musique hors du temps et hors du temps ... 
une expérience sonore qui vous éloigne d'où vous êtes et vous mène à une sorte d'espace neutre 
(neutre mais nullement sans valeur). Puis, avec environ une minute à faire, 
il monte plus loin, comme s'il scella l'espace ... cela ressemble aussi à de la musique "spirituelle" ... 
et vous ramène doucement. Juste magnifique.



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Comme 'Somos La Resistencia', 'El Aleph' est une autre piste relativement courte; mais, 
comme 'Tea House Music', c'est un autre exemple de The Myrrors qui fait quelque chose de nouveau et de différent. 
Encore une fois méditative, c'est une pièce presque classique qui combine des cordes avec la plus douce des percussions, 
peut-être même des sons trouvés, derrière elle. El Aleph s'entraîne en finale, titre, piste. 
À ce stade, je me sens tellement détendu, et pourtant aussi étrangement drainé.
Émergeant des cordes vient une mélodie qui est simplement sublime. Le mélange d'orgue-riff
de percussions et d'interjection d'instruments à vent qui aide la piste à conserver la saveur de Myrrors, 
est tout simplement envoûtant. A peu près à mi-chemin (la piste fait environ quatorze minutes), 
le tout se met en place, conservant les motifs hypnotiques mais intensifiant l'expérience et vous attrapant encore plus. 
C'est une de ces pistes qui pourrait continuer, 'repeat to infinity' si vous voulez.



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C'est autant une expérience qu'un album, le son d'un groupe qui est parti et a repensé ce qu'ils sont 
et où ils doivent aller ensuite. Un groupe qui a reconnu la pauvreté de notre situation actuelle et a cherché à faire son propre changement, 
à nous inspirer à réfléchir et à nous donner l'espace pour le faire. À certains égards, «Hasta La Victoria» 
est un espace de création dans lequel The Myrrors a créé sa propre créativité, 
mais probablement aussi ses propres sentiments d'inadéquation, de peur, de détermination et de courage
Écoutez cet album et vous pouvez certainement voir que le changement positif est possible
s'éloigner des structures traditionnelles ... changer vers quelque chose, 
un changement qui ne repose pas sur la tradition mais qui cherche le pouvoir à partir d'une synthèse de tradition. Si c'est le futur ...



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Nous ne savons pas être libres. 
Nous réclamons une liberté qui doit coûter à l’autre mais sans rien lui abandonner en échange, 
voyant déjà là comme une entrave à nos libertés et à nos droits individuels. 
Nous sommes tous caractérisés aujourd’hui par un extraordinaire égoïsme. 
Or ce n’est pas cela la liberté. 
 André Tarkovski