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 En collaboration étroite avec les membres survivants du groupe, 
 ainsi que les ayants-droit du chanteur Mike Patto et du guitariste Ollie Halsall
 Esoteric Recordings vient de rééditer l’intégrale des albums studio de Patto.   
 Good job, very good job indeed…



Si l’on prend toujours autant de plaisir à écouter Patto, c’est parce que ce combo rock des early seventies comptait en son sein 
l’un des secrets les mieux gardés de la Terre des Angles, l’éblouissant virtuose de la six-cordes – et vibraphoniste !  
Ollie Halsall, soliste aussi culte qu’Allan Holdsworth, avec lequel il a d’ailleurs brièvement croisé le fer au sein de Tempest, en 1973.



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Les autres musiciens de Patto ne manquent pas de personnalité pour autant. Mike Patto était un chanteur singulier, 
à la personnalité pour le moins affirmée, sorte de pub rocker égaré dans le monde du rock progressiste 
qui avait le mérite ne de pas singer ses contemporains – à la limite, on pourrait parfois le rapprocher d’un Jack Bruce, et encore. 
Quant à la solide section rythmique, de culture rock/R&B, elle était capable d’interagir façon jazz avec leur guitariste volant, 
et de distiller des tempi ( pluriel savant de "tempo" ) complexes si nécessaire. Pour la première fois, 
les quatre albums de Patto ressortent simultanément en CD. “Patto” (1970), “Hold Your Fire” (1971), 
Roll’em Smoke ’em Put Another Line Out” (1972) et “Monkey’s Bum” (1973) bénéficient du traitement de faveur(s) Esoteric Recordings : 
remasterisation soignée, livret richement illustrés, liner notes sérieuses (signées Sid Smith) et bonus tracks à foison (inédits, sessions BBC…). 
N’attendez pas : on ne pourra pas faire mieux.



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Si vous n’avez jamais écouté Patto ou Ollie Halsall, commencez par le commencement, le premier album, “Patto”. 
Attention : les soli d’Halsall dans "Red Glow" (quel mordant, quelle fluidité !), "Money Bag" (sa longue intro, son impro dantesque, 
avec au bout de ces longues minutes de jam en folie, miracle, une chanson…) 
et l’inédit Hanging Rope (14 minutes !) ont tout pour vous faire chavirer de bonheur ; pour info, en 1970, 
Ollie Halsall, alors âgé de vingt et un ans, ne jouait de la guitare professionnellement que depuis… trois ans ! (C’est à peine croyable.)



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Les gars de Patto n’étaient peut-être pas les rois du songwriting, et encore moins des faiseurs de tubes pop, 
mais ils savaient nous emmener hors les sentiers battus du rock, sans sombrer dans le pompiérisme ou la démonstration stérile. 
Ce que confirmait en 1971 leur second (et meilleur) album, “Hold Your Fire”, qui fourmillait de chansons irrésistiblement aventureuses : 
"Air Raid Shelter", petit chef-d’œuvre, "How’s Your Father", l’étonnant "Magic Door", rock song inclassable 
réhaussée par le vibraphone d’Halsall. Sans oublier la mémorable chanson-titre, groovy, canaille et sophistiquée à la fois, 
Halsall s’amuse à voler plus haut que les autres. 
(On raconte qu’il a failli devenir guitariste des Rolling Stones après le départ de Mick Taylor…)



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Dans “Roll’em Smoke ’em Put Another Line Out”, le troisième album, on aime tout particulièrement le “jamesbrownien” 
"Singing The Blues On Reds". Halsall est encore ahurissant, mais aux claviers cette fois ! 
Quant à cette guitare accélérée, on ne vous en dit pas plus… "Turn Turtle" est un autre grand moment de fantaisie débridée : 
groove sautillant, chœurs célestes, gouaille R&B et solo de piano à tiroir déjanté signé Halsall  qui, soit dit en passant, 
écoutait souvent Cecil Taylor. (On pense, au passage, au solo de Keith Tippett dans "Cat Food" de King Crimson.) 
Enfin, “Monkey’s Bum”, longtemps resté inédit et seulement publié de manière illicite, est peut-être l’album de Patto 
le plus intéressant côté songwriting. Dominé par Mike Patto, qui signe d’intéressantes parties de piano électrique, 
il renvoie Halsall dans les cordes : pas de soli dingos cette fois mais, donc, des chansons 
d’une incontestable originalité ("Hedyob", "A dream I had last night" , "Sugar" Cube 1967).



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En trois ans d’existence, Patto n’aura certes pas légué de classic songs à la postérité du rock anglais, 
mais laissé quatre albums bougrement attachants et d’une profonde originalité
CD “Patto”, “Hold Your Fire”, “Roll’em Smoke ’em Put Another Line Out” et “Monkey’s Bum” (Esoteric Recordings / Cherry Red Records)